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Les examens radiographiques dentaires cancérigènes ?
Ecrit par Dr Biodentiste, classé dans RAYONS X. Pas de commentaire.
La crainte de la radio dentaire va-t-elle s’ajouter à celle du crissement de la fraise du dentiste? Une étude américaine souligne en effet un risque accru de tumeurs bénignes du cerveau chez les personnes subissant régulièrement des radios des dents, notamment pendant leur enfance.
Les patients qui ont subi tous les ans un examen radiographique des dents et ont été ainsi exposés à des rayons X étaient de 1,4 à 3 fois plus enclins à développer un méningiome qu’un groupe témoin constitué de patients en bonne santé, révèle l’étude.
Les personnes qui vont chez le dentiste sont aujourd’hui exposées à des radiations moins importantes qu’auparavant. Cette étude devrait tout de même amener dentistes et patients à réexaminer les raisons qui les amènent à pratiquer ce type de radiographies. « L’étude nous offre l’opportunité parfaite pour accentuer la vigilance en matière d’utilisation des rayons X pour les dents qui, comme beaucoup d’autres facteurs de risques, peuvent être atténués », a estimé Elizabeth Claus, dans un communiqué de presse.
L’équipe de chercheurs dirigée par Elizabeth Claus de l’Université de Yale, démontre que le taux de prévalence dépend en fait du type d’examen dentaire qui a été mené, les rayons X pouvant être utilisés de différentes façons, et de l’âge du patient.
Sachez enfin que les directives diffusées par l’Association dentaire américaine recommandent qu’un examen dentaire soit pratiqué sur les enfants tous les ans ou une fois tous les deux ans, sur les adolescents tous les 18 mois ou trois ans, et sur les adultes tous les deux ou trois ans.
Selon l’étude publiée mardi dans la revue américaine Cancer, les patients ayant subi tous les ans un examen radiographique des dents étaient de 1,4 à 3 fois plus enclins à développer ce type de tumeur qu’un groupe témoin constitué de patients en bonne santé. Pour parvenir à ce résultat, l’équipe de chercheurs de l’université de Yale a interrogé par téléphone près de 3000 patients américains âgés de 20 à 79 ans.
Les auteurs de l’étude recommandent en conclusion d’accentuer la vigilance en matière d’utilisation des rayons X pour les dents, et de ne pas dépasser une radio tous les ans ou tous les deux ans pour les enfants, et tous les deux à trois ans pour les adultes.
Le méningiome est une tumeur qui se forme dans la membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. La plupart du temps, ces tumeurs sont bénignes et se développent peu rapidement mais elles peuvent provoquer des incapacités et induire des risques mortels dans certaines conditions.
Une affirmation qu’il convient de relativiser, rassure un expert de l’Association dentaire française.
Les doses de rayon X émises lors de radios dentaires actuelles sont bien inférieures à celles d’autrefois. «En Europe, la grande majorité des cabinets sont équipés d’appareils numériques, ce qui réduit de 50 à 75% la dose de radiations émises par rapport aux anciens appareils argentiques, explique le Dr Rocher. À ce niveau, nous sommes d’ailleurs mieux équipés qu’aux États-Unis, où l’étude a été conduite.»
« De plus étude comporte des défauts et ne reflète pas forcément la réalité », précise le Dr Philippe Rocher, président de la commission des dispositifs médicaux de l’Association dentaire française. D’une part, l’étude s’appuie sur des déclarations de patients remontant à plusieurs dizaines d’années – il leur était demandé combien de radios dentaires ils ont subies pendant leur enfance – ce qui n’est pas forcément fiable car il est possible que leurs souvenirs lointains soient altérés. En outre, l’étude ne tient pas compte des autres radios que peuvent avoir subies les patients. «Or on sait bien qu’une radio du poumon – par exemple – peut émettre des radiations sur une zone plus large», rappelle le Dr Rocher.
«La pratique montre que l’on est encore loin du seuil dangereux», conclut l’expert de l’ADF. Selon lui, un cabinet français réalise en moyenne 400 à 500 radios par an, pour plusieurs milliers de patients. «On ne fait donc pas des radios à chaque visite, et quand c’est le cas, il s’agit, la plupart du temps, de clichés sur de toutes petites zones correspondant à une seule dent, ce qui réduit l’exposition». Rappelant que les dentistes français sont régulièrement tenus de suivre des formations de radiologie, et sont donc sensibilisés aux risques des clichés inutiles, il appelle à ne pas stigmatiser un geste qui peut s’avérer nécessaire pour les soins.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/04/11/17954-radios-dentaires-sont-elles-risquees
http://www.lemonde.fr/sante/article/2012/04/10/trop-de-radio-des-dents-peut-entrainer-des-tumeurs-du-cerveau_1682864_1651302.html